Réduire les coûts d’investissement et d’exploitation grâce à des robinets peu gourmands en eau – tout en respectant les certifications BREEAM et DGNB
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Les économies d’énergie et d’eau sont des thématiques actuelles et futures importantes. Dans le secteur du bâtiment, la transition énergétique n’est possible qu’avec l’aide du secteur CVC. Des débits réduits sur tous les points de prélèvement – comme on en retrouve dans les certifications écologiques des bâtiments, telles que LEED, BREEAM et DGNB – contribuent à une réduction de la consommation d’eau et, pour l’eau chaude, de la consommation d’énergie. Luca Güsgen, propriétaire de la société Güsgen Heizung Klima Sanitär de Soest, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, a présenté dans son travail de fin d’études les conséquences de telles mesures sur les coûts d’investissement des installations d’eau potable. Pour ce travail, il a été aidé par le Dr. Peter Arens, expert en hygiène de l’eau potable chez SCHELL.
Un travail de fin d’études dans le secteur CVC révèle des économies potentielles substantielles au niveau des coûts d’investissement
Une analyse des données climatiques du service météorologique allemand comme base théorique
LEED, BREEAM et DGNB – La prudence de mise dans les bâtiments existants
Tenir compte de débits calculés réduits (DIN 1988-300) lors de la planification
Exemple pratique – Nouveau calcul pour un bâtiment d’habitation comprenant six unités d’utilisation
Une planification avec des valeurs réduites permet de diminuer les coûts d’investissement et d’exploitation
Un travail de fin d’études dans le secteur CVC révèle des économies potentielles substantielles au niveau des coûts d’investissement
Le travail de fin d’études de Luca Güsgen a permis d’obtenir des résultats intéressants pour le secteur CVC. En effet, comme le formule le Dr. Peter Arens, Luca Güsgen est parvenu à déterminer « le potentiel économique de quelques mesures écologiques isolées permettant de réduire directement les coûts d’investissement, mais aussi d’exploitation sans nuire à l’hygiène de l’eau potable ». Cet article spécialisé paru en Allemagne dans les magazines IKZ et BundesBauBlatt montre que des économiques pouvant aller jusqu’à 40 % sont possibles au niveau des tuyaux et connecteurs et jusqu’à 40 % également au niveau des coûts pour l’eau et les eaux usées. Ce calcul a été réalisé sur la base d’un immeuble comprenant 6 logements.
Une analyse des données climatiques du service météorologique allemand comme base théorique
Le thème de ce travail de fin d’études réalisé pour l’IUT de Westphalie du Sud a été donné par le Dr. Peter Arens et était le suivant : ‚Trinkwasser-Installation: Die Auswirkungen eines reduzierten Trinkwasserverbrauchs im wachsenden Anspruch der Trinkwasserhygiene’ (« Installation d’eau potable – Les effets d’une consommation d’eau potable réduite à l’heure oµ les exigences en matière d’hygiène de l’eau potable ne cessent d’augmenter »). Pour la partie théorique de ce travail, Luca Güsgen s’est penché sur une évaluation des données climatiques du service météorologique allemand (DWD).
Augmentation du nombre de journées chaudes et consommation d’eau plus élevée
Les données climatiques du DWD montrent, entre autres, une nette augmentation de + 2,2 K de la tendance linéaire des températures entre 1881 et 2022 (ill. 1). Au contraire, il n’existe encore aucune tendance montrant une réduction des quantités de précipitations. Sur la base des moyennes annuelles des anomalies de précipitations entre 1881 et 2022, on remarque que, même si les quantités de précipitations diminuent actuellement légèrement en Allemagne en été, elles augmentent cependant nettement en hiver (ill. 2 et 3).
Ceci pourrait rassurer, mais – selon les calculs des modèles climatiques actuels – il faut compter sur le fait que les précipitations en été vont diminuer de jusqu’à 40 %, alors qu’elles pourraient augmenter en hiver et en automne, indique encore le travail de fin d’études. Dans leurs calculs, les auteurs Krahe/Nelson (2020) tablent quant à eux sur une augmentation globale des précipitations de 2,5 %. Cependant, les quantités d’eau disponibles baisseront pour leur part d’environ 10 % car le taux d’évaporation des surfaces agricoles et plans d’eau va quant à lui augmenter en raison des températures. Dans ce contexte, il faut également tenir compte du fait que les besoins en eau de l’agriculture vont nettement augmenter.
Trouver où des économies sont possibles sans nuire à l’hygiène de l’eau potable
C’est sur cette base que Luca Güsgen s’est fixé pour objectif, grâce à son travail, de déterminer les possibilités déjà disponibles aujourd’hui pour réduire la consommation d’eau des ménages. Ceci ne doit cependant pas nuire au confort des utilisateurs ou à l’hygiène de l’eau potable. En effet, sans un confort suffisant lors du lavage des mains ou de la douche ou encore si la qualité de l’eau potable baisse, l’acceptation et l’usage de telles mesures d’économies seront mises en danger.
Certifications LEED, BREEAM et DGNB – La prudence de mise dans les bâtiments existants
Les trois principaux systèmes utilisés pour la certification des bâtiments écologiques – LEED, BREEAM et DGNB – encouragent la réduction de la consommation d’eau dans les nouvelles constructions, ainsi que dans les bâtiments existants, mais ne tiennent absolument pas compte des questions relatives à la préservation de la qualité de l’eau. En tout, la réduction de la consommation d’eau varie entre 2,3 et 10 % selon le système de certification. Le Dr. Peter Arens attire ici l’attention avec insistance sur un point : « Je ne peux que déconseiller de réduire le débit des robinets de prélèvement sous le débit calculé lors du dimensionnement des canalisations dans les bâtiments existants. Si, par exemple, la consommation d’eau d’un bâtiment existant est réduite de jusqu’à 50 %, ceci peut avoir des conséquences sur la qualité de l’eau potable. En effet, des prélèvements insuffisants dans une installation d’eau potable existante, pourraient entraîner – pour ainsi dire – un « engorgement » de l’eau potable, ce qui pourrait entraîner une concentration de composants matériels et une prolifération exagérée des bactéries. »
L’expert en hygiène de l’eau potable ajoute : « Il faut également se demander si un robinet pour lavabo avec un débit de 1,32 l/min., comme le requiert la certification LEED, permet réellement d’économiser plus d’eau qu’un robinet présentant un débit de 3 l/min. ; en effet, on a toujours besoin d’une certaine quantité d’eau pour, par exemple, éliminer la totalité du savon présent sur nos mains. Avec un robinet offrant un débit de 1,32 l/min., chaque lavage dure donc simplement plus longtemps, ce qui ne permet pas de réaliser des économies, mais nuit seulement clairement au confort de l’utilisateur. » Les économies prescrites par la certification ne sont donc pas automatiquement vouées au succès et peuvent même nuire à l’hygiène de l’eau potable dans les bâtiments existants.
Tenir compte de débits calculés réduits (DIN 1988-300) lors de la planification
Afin de réaliser des économies substantielles dans les nouvelles constructions, il est impératif de tenir compte des débits calculés réduits des robinets de prélèvement. Ceux-ci entraînent en effet des installations d’eau potable « plus fines » et donc moins onéreuses. Conformément au tableau 2 de la norme DIN 1988-300, il existe trois groupes de pressions dynamiques minimales et débits calculés et seules les valeurs des tableaux sont généralement enregistrées dans les logiciels de planification des installations d’eau potable. Dans la note de bas de page relative au tableau 2, sous « Remarques importantes », il est cependant également indiqué que les débits calculés peuvent être supérieurs ou inférieurs aux valeurs du tableau 2. Il y est également fait mention du fait que les planificateurs doivent utiliser les débits calculés réelles et pas seulement ceux enregistrés dans le logiciel :
« Si les informations du fabricant pour la pression dynamique minimale et le débit calculé sont inférieures aux valeurs indiquées dans le tableau, il existe deux options :
si l’installation d’eau potable doit être dimensionnée pour des valeurs inférieures pour des raisons d’hygiène et de rentabilité, ceci doit faire l’objet d’un accord avec les maîtres d’ouvrage et les prérequis de conception pour les points de prélèvement (pression dynamique minimale, débit calculé) doivent être pris en compte dans le calcul.
Si l’installation d’eau potable n’est pas dimensionnée pour des valeurs réduites, les valeurs des tableaux doivent être prises en considération. Si les informations du fabricant sont supérieures aux valeurs indiquées dans le tableau, l’installation d’eau potable doit être dimensionnée selon les valeurs du fabricant. »
Tenir compte des consommations effectives et des débits calculés pour les électroménagers
Outre la disponibilité des robinets économiques, WC et urinoirs, les consommations et débits calculés pour les lave-linge, lave-vaisselle, etc. (« électroménagers ») sont actuellement nettement inférieurs à ceux des débits calculés pour les robinets double service et enregistrés dans le tab. 2 de la norme DIN 198-300. Ici aussi, d’autres économies potentielles sont possibles et peuvent également permettre des installations d’eau potable encore « plus fines ».
Profiter du potentiel économique et écologique des installations
Lorsque, à la demande de l’investisseur, un planificateur dimensionne une installation d’eau potable « nettement plus fine » pour un bâtiment sur la base de débits calculés réduits, il est possible de profiter d’un potentiel économique et écologique appréciable : En effet, les dimensions nettement réduites des tuyaux, connecteurs, isolants et colliers de fixation permettent de réduire les coûts d’investissement et d’exploitation, Mais aussi l’encombrement dans les gaines séparées pour les canalisations d’eau chaude et froide, augmentant ainsi la surface utile par étage.
Exemple pratique – Nouveau calcul pour un bâtiment d’habitation comprenant six unités d’utilisation
Le travail de fin d’étude de Luca Güsgen reprend un exemple pratique pertinent, avec les calculs et potentiels d’économie correspondants. Sur la base des débits calculés pour les robinets d’écoulement et WC économiques disponibles sur le marché (tab. 1) et des valeurs reprises dans le tableau 2 de la norme DIN 1988-300, il a établi un calcul comparatif pour un immeuble d’habitation comptant six unités de logement (ill. 4).*
Résultats du calcul comparatif
La comparaison entre les calculs montre l’importance du potentiel écologique si aucune valeur forfaitaire n’est utilisée pour le dimensionnement des installations d’eau potable, mais que ces calculs tiennent comptent des valeurs réelles pour les robinets économiques. Les tableaux 2 et 3 reprennent les résultats des calculs comparatifs. « Conformément aux attentes, le spectre des dimensions des tuyaux se décale clairement vers les dimensions les plus faibles. Sur la base des tuyaux en cuivre utilisés dans ce bâtiment, l’utilisation de cuivre baisse ainsi d’environ 40 %. Une valeur notable d’un point de vue écologique », souligne le Dr. Peter Arens. Comme le montrent en outre les tableaux 2 et 3, les longueurs des tuyaux passent également de 73 m pour les tuyaux DN 12 ou 2,5 m pour les tuyaux DN 10 (débits calculés conformément à la norme DIN 1988-300) à 35 m pour les tuyaux DN 12 et 69 m pour les tuyaux DN 10 (débits calculés réduits).
« D’un point de vue économique, ces économies ne jouent malheureusement qu’un faible rôle par rapport aux avantages écologiques de telles réductions des quantités de matériaux utilisées. La seule et unique raison ? Le prix des tubes, connecteurs, isolants et colliers de fixation pour les dimensions DN10 (21,13 €/m) sont à peine différents de ceux des dimensions DN12 (21,76 €/m). Ceci est dû au fait que la dimension DN10 reste une dimension rarement demandée. Ceci devrait changer si la dimension DN10 devait être demandée plus régulièrement à l’avenir », explique le Dr. Peter Arens.
La comparaison ciblée entre les deux dimensions les plus importantes montre à quelle point la réduction des coûts d’investissement peut être importante dans les plus grands bâtiments. Avec des débits calculés réduits, il est possible de renoncer totalement à la dimension DN25 dans ce bâtiment de 6 unités de logement et même la dimension DN25 peut être réduite en longueur. L’économie s’élève ainsi à environ 78 % pour ces deux dimensions : celle-ci était de 1596 € auparavant pour s’établir à 358 € par la suite. En effet, les grandes dimensions de tuyaux, connecteurs, isolants et colliers de fixation contribuent de manière surproportionnelle aux coûts pour les grands bâtiments. En résumé, il est à noter que, malgré les conditions-cadres défavorables mentionnées ci-dessus, les coûts d’investissement pour ce bâtiment pourraient être réduits d’encore 17 % environ ou 642 €. Les prix bruts des tuyaux de cuivre, connecteurs à serrer, isolants et colliers de fixation ont été utilisés pour cette comparaison.
Autres économies importantes lors de l’exploitation
D’autres potentiels d’économie se révèlent également lors de l’exploitation. D’une part, une consommation d’eau réduite eintraîne directement les coûts annuels pour l’eau et les eaux usées à la baisse. Les coûts énergétiques baissent également car moins d’eau potable doit être chauffée et maintenue à température lors de sa circulation. Ces coûts énergétiques n’ont cependant pas été pris en compte dans le cadre de ce travail de fin d’étude. « Ils découlent cependant indirectement d’une contenance réduite », explique le Dr. Peter Arens. « Cette dernière est réduite d’environ 40 % pour ce bâtiment, calculés uniquement sur la base des mètres de tuyaux en cuivre utilisés. Cette réduction du volume d’eau d’environ 40 % réduit également la quantité d’eau devant être rincée en cas de simulation d’une exploitation conforme, p. ex. pendant les vacances. » Pour ne pas devoir déclencher ces rinçages manuellement, mais bien les automatiser de manière à gagner du temps et économiser de l’eau, un système de gestion d’eau, tel que le SWS de SCHELL, peut être utile.
Une planification avec des valeurs réduites permet de diminuer les coûts d’investissement et d’exploitation
Les trois principaux systèmes de certification écologique des bâtiments – LEED, BREEAM et DGNB – reprennent le thème de l’eau potable comme catégorie propre au sens d’« économies d’eau ». Cependant, aucun de ces trois systèmes ne tient compte de la thématique de l’hygiène de l’eau potable. « C’est pourquoi de telles affirmations doivent être remises en question », explique le Dr. Peter Arens. Le prélèvement d’eau dans les bâtiments existants, par exemple, ne peut pas être diminué sous les débits calculés repris dans la norme DIN 1988-300 au risque de mettre en danger l’hygiène de l’eau potable. En effet, ceci provoquerait un « engorgement » de l’eau potable dans l’installation, avec d’éventuels risques consécutifs pour la santé. Le prélèvement d’eau dans les bâtiments existants ne peut donc être réduit que de manière limitée par des dispositifs d’économie d’eau (voir ici également).
Le Dr. Peter Arens avance un exemple possible : « Si, par exemple, d’« anciens » robinets avec un débit de 8 à 10 litres par minute – comme c’est souvent le cas dans les bâtiments existants – sont montés sur des lavabos, le simple remplacement du régulateur de jet permet de réduire celui-ci à un débit de 4,2 l/min. conformément au tableau 2 de la norme 1988-300 si l’installation d’eau potable a été dimensionnée sur la base du tableau 2 de la norme DIN 1988-300. »
Aucun de ces trois systèmes ne tient par ailleurs compte des potentiels économiques et écologiques importants résultant d’une réduction des débits calculés, c’est-à-dire d’un débit réduit des robinets. Avec une planification appropriée de l’installation d’eau potable conformément à la norme DIN 1988-300, ceux-ci permettent de nettement réduire les dimensions des tuyaux, connecteurs, isolants et colliers de fixation. « Le planificateur doit cependant ici également tenir compte de ces valeurs réduites », souligne le Dr. Peter Arens avant de conclure : « Les mesures d’économie d’eau citées comptent alors parmi les rares mesures écologiques permettant de sensiblement réduire les coûts d’investissement et d’exploitation. Sur ce point, ces mesures d’économie devraient, dans les trois systèmes, être explicitement favorisées par un dimensionnement obligatoire des canalisations et encouragées par un score supérieur. »
* Remarques relatives aux calculs
1) Pour le calcul de son immeuble d’habitation, Luca Güsgen a utilisé un programme Excel utilisé par les étudiants de la maîtrise de la chambre des métiers de Westphalie du Sud, sur le site du BBZ d’Arnsberg, et transmis aux participants pour être utilisé ultérieurement dans le secteur CVC.
2) La matière première, prix brut compris, choisie par Luca Güsgen pour la comparaison de prix, est le « Profipress » de Viega, prenant la forme d’une installation en T, conformément à la norme allemande DIN EN 806 et des canalisations en série. Dans ses calculs, les coûts ont été pris en compte sur la base de la longueur des tuyaux et des matériaux isolants, ainsi que du nombre de colliers de fixation et des quatre connecteurs les plus courants.
3) Dans sa planification, Luca Güsgen a renoncé à une circulation de l’eau potable chaude jusqu’aux points de prélèvement pour des raisons d’hygiène et énergétique ; en effet, celle-ci dégage le plus souvent de la chaleur évitable dans les cloisons et sanitaires et donc, indirectement, également dans l’eau potable froide. La « règle des 3 litres maximum » également applicable a ici été appliquée pour les dérivations (DVGW (A) W551).